Conte et modernité
Curieuse expérience que cette histoire qui ressemble à un conte.
"Un jour, trente jeunes hommes mauritaniens, tous diplômés d’Université et en quête du sel de la vie, entrent en formation pour devenir guides-accompagnateurs dans le désert de l’Adrar. Ils sont grands, beaux, élégants dans leurs boubous bleus et ils savent que leur patrimoine est à leur image : majestueux.
Pour devenir les ambassadeurs culturels de leur pays, ils partent en recherche de leur mémoire et découvrent bientôt un gisement fabuleux momentanément oublié, celui des contes et des mrâdd. Alors ils revisitent leur famille, leur tente, leurs voisins, et collectent une moisson de paroles. Et puis ils se mettent en tête de dire tous ces récits, de les mettre en scène, en spectacles.
J’accompagne ces guides-conteurs depuis plusieurs années et, ensemble, nous cultivons notre jardin d’imaginaire par des formations, des recherches, des récitals, tant en France qu’en Mauritanie. Ensemble, nous avons fait un travail de mise en forme et de mise en bouche en langue française et plusieurs veillées de contes sous la khaïma ont montré que l’écoute d’un public mauritanien d’origine urbaine était toujours vivace et même surprise et curieuse.
Ensemble, nous avons cherché la place du conte dans la société moderne. Le conteur du désert est un médiateur qui valorise sa culture en la partageant. Grâce à lui, le conte garde son rôle.
Le contes présentés ici n’ont pas fait l’objet d’une collecte scientifique ou d’un travail littéraire."
Marie France Marbach