Le Givré cette année a surgi spontanément : une évidence.
L’intensité de nos émotions, les ombres qui nous habitent, la force vitale brute, notre transfiguration du réel, la sensible frontière entre le magique et la folie, la résistance que nous sentons gronder dans nos entrailles, parce-que quelque chose sonne faux, l’omniprésence de notre corps, dans ce méli-mélo d’anthropomorphisme et de fétichisme...notre quête infinie à tous, du sens de "tout ça" :
La Vie, qu’est-ce ?...
Voilà les thèmes qui me sont apparus à la lecture de la nouvelle programmation des Contes Givrés 2015 et qui ont donné ses traits à celui qui le représente chaque année... : le Givré.
Il est sans fard et sans obscénité, telle la vérité libre, l’expression de l’être à son origine, femme-matrice...
Chamane portant cape et masque comme tous ceux qui œuvrent et croient au
festival des Contes Givrés.
Marchant sans douleur au milieu des flammes régénératrices, tout en soutenant sa puissante ramure, nid du Phoenix...
Lui est né plus difficilement...peut-être parce-qu’il ressemble au présent...impalpable et consumable...matière composée d’eau, de feu et d’air...
Il est cette lumière créatrice essentielle et aveuglante, qui se nourrit de nos doutes, de nos blessures et de notre vulnérabilité.
Cette année le Givré du festival rejoint le Phoenix d’Imaginaire et Résistance pour former une alliance...vous n’en voyez qu’un mais pensez à l’autre, tel un clin d’œil à l’impact subliminal de l’imagerie médiatique sur nos chères petites consciences...
Le Phoenix nous ressemble en ce qu’il est immortel dans l’instant, lui-seul capable de résurrection et ne peut être comme tel que parce qu’il s’envole dans un courant d’espoir.
Symbole universel d’une humanité tellement fragile, qui pourtant, miraculeusement, tente par tous les moyens de créer avec et au-delà de la souffrance, perpétuellement...
Un conseil cependant :
Consumez-vous avec modération !
Marie Jourdain, Givrée de naissance.